Le tantrisme, en tant que philosophie de vie, rayonne aussi jusque dans l’intimité du couple. Et s’il y a bien une chose que Stéphane abhorre, c’est le rapport à la sexualité qui prévaut aujourd’hui dans nos sociétés contemporaines, basé sur le culte de la performance et de l’hyperconsommation : “On est dans une société obsédée par le sexe. On vit une sexualité coupable, dans le seul but productif d’une jouissance”, s’exclame-t-il avant de s’emporter : “Notre société, c’est du YouPorn !” À une sexualité traditionnelle qu’il juge “bestiale”, guidée par des pulsions ayant besoin d’être assouvies dans l’immédiateté, il oppose une sexualité “sacrée”.
Le sexe tantrique, c’est l’apologie de la lenteur, de la pleine conscience, de l’instant présent. “On rentre en connexion avec l’autre, on prend le temps de se déshabiller, de se parler, de se toucher, de se sentir, d’exprimer ce que l’on veut”, décrit le formateur en massages. Un nouveau rapport au temps et à soi qui permet de réinventer sa conception du plaisir.
“L’orgasme, c’est quelque chose qui peut s’obtenir différemment de la voie sexuelle”, avance Stéphane, conscient que son affirmation a de quoi surprendre. Il précise, pédagogue : “Cette énergie sexuelle qui descend vers nos organes génitaux, on va essayer de la faire remonter au cerveau pour ensuite la faire circuler dans tout le corps.” Un exercice périlleux qui demande de la patience. Beaucoup de patience. “Un acte sexuel épanouissant dans la société actuelle, ça va de 10 à 15 minutes en moyenne. Une sexualité tantrique, c’est de 3 à 6 heures.”, livre-t-il non sans malice. “C’est une autre dimension”, commente Claudine en riant, “c’est hors-temps !”